Dans l'ouest de la France, entre la Bretagne au sud et la Picardie au nord, se trouve la région normande. Il est connu pour son beurre riche, son cidre de pomme et son camembert. Pour les Nord-Américains, il sera toujours associé aux atterrissages du jour J et aux batailles ultérieures de l'été 1944. Mais, pendant la plus grande partie du XIXe siècle, il fut considéré comme la destination des sportifs anglais fortunés.
L'un des terrains de chasse les plus riches est le marais Vernier, où la Seine se jette dans la mer. On y voit encore aujourd'hui de magnifiques pavillons de chasse et certains des plus beaux se trouvent juste à l'extérieur de la ville de Pont-Audemer.
Le Ponto a été développé au 19ème siècle à peu près de la même manière que les autres races d’épagneul: des chiens de chasse locaux étaient élevés pour être des pointeurs et des setters apportés par des sportifs anglais. Ce qui distingue le Ponto, c’est que ses créateurs ont également élevé leurs chiens dans des épagneuls anglais et irlandais. Ce faisant, ils ont créé l'une des races continentales les plus inhabituelles; une race avec un look unique et un style de chasse.
Au milieu des années 1800, l’épagneul de Pont-Audemer était réputé pour être un excellent chien des marais et jouissait d’une bonne réputation parmi les sauvagines. C'était également un partenaire privilégié des braconniers dans les forêts en dehors de la ville de Rouen.
Mais dans les années 1880, pour diverses raisons, l’intérêt pour l’Espagnol de Pont-Audemer avait décliné et la race luttait pour rester à flot. Un club a été formé en 1881 dans le but de relancer et de protéger le Ponto et d’autres races à risque. Dirigée par le grand cynologue français James De Coninck, la Société Canine Havraise a réussi à augmenter le nombre et la qualité des Ponto grâce à une gamme d'élevage sélectif et de croisement de races ancestrales. Malheureusement, 60 ans plus tard, les effets dévastateurs des deux guerres mondiales ont de nouveau réduit la race à une quasi-extinction.
En 1949, M. Gréaume, alors président du club de Pont-Audemer, aurait acquis un épagneul d’eau anglais et l’a élevé dans sa lignée de Ponto. Les résultats étaient apparemment très encourageants. Sous sa direction, l'effectif du club et le nombre d'éleveurs ont finalement augmenté. Malheureusement, la reprise ne dure pas longtemps. Dans les années 1960, la race était à nouveau en déclin. En 1980, il n'y avait même pas assez de bébés chaque année pour que le club de Pont-Audemer conserve son statut officiel au sein du club canin français. Il a donc été fusionné avec le club de Picardie Spaniel, où il reste à ce jour.
L'épagneul de Pont-Audemer est toujours dans une position précaire. Il n'y en a qu'environ 400 dans le monde entier, avec moins de 40 bébés mis au monde par an. Très peu de Ponto sont vus dans les champs de chasse en France et moins nombreux sont encore en compétition, que ce soit dans des essais sur le terrain. Même dans la ville de Pont-Audemer même, la race est presque totalement inconnue.
Mais tout n'est pas sombre et sombre pour la race. Malgré les nombreux défis auxquels il a été confronté dans le passé et la route difficile qui nous attend, je peux confirmer qu'il existe de très bons et même d'excellents Ponto. En 2002, une jeune femme nommée Rage de vainqueur des coteaux de Yannijean (Rage) s’est qualifiée pour participer au prestigieux essai sur le terrain de la Coupe de France. Courir contre les meilleurs breteurs britanniques et allemands de la nation. Rage a pris la deuxième place au général. Elle est également la première et la seule championne des essais sur le terrain de la race, une championne des essais sur le terrain de l’automne et un sacré bon chasseur. J'ai eu le privilège de la rechercher au Manitoba et en Saskatchewan, au Canada. Je l'ai également vue courir dans les vastes champs de blé d'hiver du nord de la France. Elle est un excellent exemple de ce qui peut être réalisé avec la race et représente, espérons-le, l'avenir du Ponto.